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Prosper Legault, Tu es un coquillage, 2021

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Centre Culturel Jean-Cocteau · Prosper Legault, Tu Es Un Coquillage

 

Prosper Legault, Tu es un coquillage, 2021

Acier, aluminium, PVC, néons 80 x 140 x 25 cm

Cette sculpture est un assemblage que j’ai composé à partir d’éléments disparates : une enseigne de poissonnerie chinoise, des néons venant d’une boite de nuit de Saint-Ouen où j’allais danser, et d’une tôle en forme de feuille. J’ai toujours aimé flâner dans les rues de Paris la nuit. Je suis fasciné par le cycle ininterrompu des enseignes. Cette vie qui ne s’arrête pas, ce flux continu de courant, de lumière et de couleurs acidulées. Même quand on dort, on existe encore. L’information, les véhicules, les marchandises circulent incessamment. Etudiant, j’ai commencé à les prendre en photo puis à en ramasser. C’est devenu obsessionnel : récupérer du matériel, des néons, des fragments de nuit. Une fois à l’atelier, je les assemble pour leur donner un sens, que je trouve poétique, et souvent joyeux.

C’est le même processus que j’utilise avec la musique. Je fais du freestyle, en laissant sortir les mots dans un flux incontrôlé. Je prends des choses qui existent déjà, un feu rouge, un skateboard ou une boule de billard et je les utilise pour créer mon propre vocabulaire. L’enseigne de cette sculpture, évoque une chanson que j’ai écrite qui s’appelle Lait salé où dans un couplet, je dis “Tu es un coquillage, ouvert et fermé en même temps, avec une perle dedans”. Les sculptures, comme les chansons sont des assemblages, des rébus de rebuts. Les bouts de néon, de verre et de ferraille deviennent une allégorie de l’être humain. Parfois on est ouverts, parfois non. C’est un assemblage tout simple qui dégage de la poésie à partir de choses sans valeur, oubliées dans un hangar d’une entreprise. Il ne s’agit pas d’une deuxième vie pour les objets, mais d’une continuité de leur vie à laquelle on prête une autre attention. Depuis que je travaille avec, quand je passe devant ces enseignes de boulangerie ou d’épicerie en vélo, je les regarde différemment. Cette transformation m’amuse beaucoup ; ma vision a changé, et c’est ce que j’essaie aujourd’hui de partager avec les regardeurs.ses.