À l’occasion de la thématique malienne de l’édition « Cultures dHivers », le centre culturel Jean-Cocteau expose le travail de deux photographes sur le Mali. Deux regards et deux approches singulières et convergentes sur ce grand pays : l’une plus intimiste et ethnographique. L’autre, contemporaine et politique.

 

Photographe, écrivaine et vidéaste française de renom, Françoise Huguier a, parallèlement à une carrière reconnue de photographe de mode, voyagé au Mali et en Afrique pendant plus de vingt ans – en révélant notamment au public des photographes tel que Malick Sidibé. Elle présente à l’espace d’Anglemont une série sur Les familles bamakoises :

 

« Si en Occident la famille est à présent éclatée, elle reste au Mali le ciment de la société. La notion de « grande famille », établie sur la cohabitation de plus de deux générations, reste au Mali tenace. L’évolution de la société malienne contemporaine ne touche pas encore cette organisation familiale, pas même dans la classe de la bourgeoisie montante qu’on aurait pu croire tentée pas nos modèles occidentaux. » F.H.

 

Révélée au public français en 2013 lors de l’exposition « Bamako Photo in Paris », la jeune photographe malienne Bintou Camara, présente une série sur Les business men chinois en Afrique.

 

Tandis que la Chine investit chaque année des milliards en Afrique, devenant ainsi le plus gros investisseur mondial sur ce continent, le vieux proverbe « Là où commence les affaires, s’arrête le racisme » est de mise. Pourtant, de nouvelles formes de domination entre l’élite chinoise d’Afrique et la population locale se font jour, ainsi qu’en témoignent les photographies de Bintou Camara. Ses « images volées », prises « en situation », interrogent l’intégration économique des business men chinois comme une manière de rejouer, à travers les formes modernes de colonisation, le passé de l’Afrique.