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Audioguide - Jérémie Danon

Centre Culturel Jean-Cocteau · 2. Jeremie Danon

Jérémie Danon, Série Les Nouveaux Classiques, huile sur toile et impression jet d’encre
Une personne de qualité, 2022, 217 x 122 cm
Alpha, 2022, 217 x 122 cm
Courtesy de l’artiste

Mes projets sont souvent des prétextes pour passer du temps avec des gens auxquels je tiens. Quand j’ai commencé la série des Nouveaux Classiques, je cherchais aussi une excuse  pour peindre, tout en ayant l’impression que la peinture ne suffisait pas. Dans  ma  démarche  je  pars  toujours  d’une histoire et j’essaye de trouver le meilleur moyen et le medium le plus juste pour la raconter. Cette fois-ci c’était différent, je voulais peindre, je voulais parler de peinture. Tout a commencé avec Hamilton, un ami d’enfance avec qui j’ai  grandi  et  avec qui je partage une grande complicité. Lors d’une soirée chez moi, on évoquait la  manière dont l’histoire de France est inculquée aux collégiens, notamment à travers la peinture d‘histoire. Je lui disais que toutes ces images avaient des codes. Hamilton a immédiatement réagi en me disant : « moi aussi j’ai des codes et personne ne les connait. » On s’est donc dit qu’on allait créer des images avec ces codes-là, mais en les racontant, en établissant un lien direct avec le spectateur. L’idée était de me passer une commande, comme faisaient les modèles aves les peintres dans le passé. 

Le tableau devait émerger de la parole, et les portraits se glisser dans des décors correspondant à leurs rêves. Pour ancrer ces rêves dans notre époque, j’ai choisi d’utiliser des toiles au format 16:9, un format du cinéma, et de créer les décors avec un logiciel de 3D. Je voulais qu’il y ait un vrai contraste entre la représentation très ancienne et noble du corps, peinte à l’huile, et ce rêve contemporain fait avec les moyens technologiques actuels. Le processus de création des images est le fruit d’un travail d’aller-retour continu. Chaque toile terminée est accompagnée par la voix du modèle décrivant ses désirs de représentation que j’ai préalablement enregistré.

La manière qu’a le modèle de dire les mots, ses silences, ses hésitations, complètent l’image. Avec très peu, on peut dire énormément. Ces tableaux sont comme des court-métrages.