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L'ATLAS WAS HERE

COMMUNIQUÉ DE PRESSE


« Depuis tout jeune je gravite avec le but unique / D’imposer ma présence [...] / Le monde de demain / Quoi qu’il advienne nous appartient / La puissance est dans nos mains / Alors écoute ce refrain… »

Le Monde de demain, Suprême NTM, 1990



Le parcours de L’Atlas1 démarre à Paris, au début des années 1990. Il a onze ans quand il esquisse son premier blaze2 à la bombe aérosol, début d’une longue série qui en fera l’un des tagueurs les plus renommés de la capitale.

Sa passion pour l’écriture se mêle tôt à celle du voyage. À la fin de la décennie 1990, L’Atlas explore les cultures calligraphiques du Maghreb, du Moyen et de l’Extrême-Orient. Au Maroc, en Egypte et en Syrie, il étudie la géométrie et l’équilibre entre plein et vide des écritures arabes classiques ; au Japon, il découvre le haïku, poème court où le geste de l’écriture compte autant que le sens des mots.

A partir des années 2000, l’évolution du contexte artistique réoriente son parcours : les graffeurs sont de plus en plus ciblés par la police tandis que les galeries d’art commencent à en exposer les œuvres. Fiché pour vandalisme, L’Atlas s’attaque à la surface de la toile en y inscrivant son nom avec une typographie de plus en plus géométrique et cryptée à la manière de logos, frôlant l’abstraction et l’art optique. Ce travail d’atelier reste cependant associé à une action dans l’espace urbain où sa calligraphie dialogue avec l’architecture à une échelle toujours croissante.

Conçue comme un itinéraire entre différents lieux3, l’exposition « L’ATLAS WAS HERE » invite le visiteur à partir sur les traces de L’Atlas disséminées dans la ville des Lilas, qui constituent autant de facettes d’un artiste fasciné par l’ubiquité. À la manière de Kilroy, jeune soldat américain devenu un mythe de la Seconde Guerre Mondiale par l’inscription « Kilroy was here » qu’il égrainait sur son passage, L’Atlas s’inscrit dans la ville par un jeu de répétition. Traquée ou découverte à l’improviste, son empreinte marque la mémoire du passant : « L’Atlas was here ».

La sélection d’oeuvres présentée dans les salles de l’espace d’Anglemont met en avant la réflexion menée par l’artiste sur la limite entre intérieur et extérieur, tag, logo et signature, graffiti et art. Fin connaisseur de l’histoire de l’art, L’Atlas s’approprie des langages plastiques historiques (bandes de Daniel Buren, néons de Joseph Kosuth, croix de Frank Stella,...) pour infiltrer l’institution et y imposer, avec un sens aigu du détournement, sa présence.


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1. L’Atlas est le pseudonyme de Jules Dedet Granel. Né à Toulouse en 1978, il vit et travaille entre Paris et Les Lilas. Il figure parmi les artistes les plus reconnus du Street Art.
2. Blaze : pseudonyme adopté par les graffeurs.
3. L’exposition se déploie sur deux espaces culturels (l’espace culturel d’Anglemont, l’espace Louise-Michel), un espace pour les jeunes (le Kiosque), neuf commerces du centre-ville et trois interventions murales. Retrouvez le parcours de visite sur les dépliants édités pour l’occasion, en libre accès dans l’espace d’exposition.